Définition des termes clés du sujet



Média : Moyen de diffusion, de distribution ou de transmission de signaux  porteurs de messages écrits, sonores ou visuels (presse, cinéma, radiodiffusion, télédiffusion, vidéographie, télédistribution). 
Démocratie : Régime politique dans lequel le pouvoir appartient au peuple.
Opinion publique : Jugement collectif, ensemble d’opinions, de jugements de valeur sur quelque chose ou quelqu’un.
 
 

PLAN


I. Quels rôles jouent les médias dans la démocratie ?

 1. Porte-parole de la liberté d’expression
 2. Journalisme d’investigation
 3. Un lien de contact entre homme politique et citoyen

II. L’opinion publique influencée par les medias 
     1. Les médias sont ils fiables ? Peut-on leur faire confiance ?
     2. Désinformation, manipulation et propagande. 
     3. L'influence des médias de masse sur l'opinion publique

I. Quels rôles jouent les médias dans la démocratie ?

Porte-parole de la liberté d’expression

La liberté d’expression et la liberté de presse sont étroitement liées à la démocratie. Au plan juridique, ces valeurs ont été inculquées dans l’esprit des citoyens suite à la révolution française avec la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen en 1789.
Pourtant, un encadrement de celles-ci est nécessaire pour ne pas porter atteinte à d’autres citoyens ou à l’ordre publique. Toute liberté accordée aux médias ne doit pas allez à l’encontre de l’exercice des libertés d’autrui ou diffuser des propos diffamatoires, d’où la mise en place de la loi du 29 juillet 1881, qui a comme rôle de trouver un équilibre entre la liberté d’expression, la protection des citoyens et le maintien de l’ordre publique.
Selon le principe de « publicité » de Kant, un philosophe allemand du XVIIIème siècle, la libre circulation et la confrontation des opinions permet d'établir un bon gouvernement, le débat permet d’arriver à un compromis entre citoyens. Ceux-ci qui n’ont qu’une influence pendant des élections, manquent de représentativité lors des mandats des hommes politiques.
En tant que « quatrième pouvoir », les médias ont une fonction d’exprimer la voix du peuple entre deux élections.

Journalisme d’investigation


Cette forme de journalisme se caractérise par son but de dénoncer les abus et les atteintes à l’intérêt public de la part des hautes autorités pour des actes illicites telles que la fraude.

L’une des plus grandes découvertes fut le scandale Watergate en 1972 qui a résulté en la démission du président Nixon deux ans après. Des journalistes de Washington, attentifs aux indices laissés lors d'un vulgaire cambriolage commis dans les bureaux de l'immeuble Watergate, ont remonté une piste qui les a menés jusqu'à la Maison-Blanche.





Le journalisme d’investigation est aussi un moyen de dénoncer des conditions déplorables de travail et l’exploitation des mineurs, c’est l’exemple des « enfants de Darfour », un documentaire de l’UNESCO.




Plus récemment, un scandale qui a fait polémique est la diffusion par l'intermédiaire d’un site appelée Wikileaks des secrets de l’État américain qui révélaient les nombres de torturés et de civils morts en Irak.


Un lien entre homme politique et électeur

Les médias sont un moyen de communication pour les hommes politiques. Ils les permettent de donner leur avis et participer a des controverses. Chacun d’entre eux peuvent se distinguer les uns des autres grâce aux médias et de s’entendre avec les électeurs.




Une des missions de l’Etat est d’encadrer la relation triangulaire entre hommes politiques, opinion publique et médias et c’est le CSA qui s’en charge et qui veille au pluralisme de l’information, à la neutralité des médias…
Le CSA veille notamment  au respect du pluralisme politique et syndical sur les antennes, organise les campagnes radiotélévisées des différentes élections.

Ex des présidentielles en 2008 :

La radio de service public a divisé les candidats en quatre catégories :
- la première qui disposera de 40 % du temps d’antenne regroupe l’UMP et le PS ;
- la seconde qui disposera de 30 %, l’UDF et le FN ;
- la troisième qui disposera de 25 % regroupera ceux appelés les « petits candidats », PCF, LCR et Nicolas Hulot notamment ;
- les autres candidats se répartiront les 5 % restants.

Chaque parti s'exprime grace aux lois
établies par le CSA. La médiatisation favorise surtout les petits partis qui s'opposent aux partis de masse. C'est l'exemple des Verts qui sont un parti écologiste repandu malgre un faible nombre d'adherents aux environs de  
10 000.



Des associations telles que le Greenpeace profite aussi de cette forte m
édiatisation pour protester contre la chasse à la baleine.




Les m
édias constituent alors une voix d'expression du peuple, un moyen de dénoncer des abus et le non-respect des lois mais aussi un intérmediaire entre Etat et citoyen.

II. L’opinion publique influencée par les médias



Les médias envahissent les sociétés modernes et permettent la diffusion de l’information rapide et quasi instantanée. Mais qu’en est-il quant à sa crédibilité ? Nous empêchent t-ils de juger en manipulant l’information ? Faire confiance aux médias, ne serais ce pas une erreur de jugement ?

1. Les médias sont-ils fiables ? Peut-on leur faire confiance ?


En 2011, le quotidien La Croix publie son baromètre annuel de TNS-Sofres mesurant le niveau de la « confiance dans les médias  » des Francais. On remarque alors qu’il y a une défiance accrue des Français à l'égard de leurs médias. Toujours demandeurs d’information, cependant ils estiment que la qualité des médias s’est considérablement détériorée durant les dix dernières années et doutent de l'indépendance des journalistes.



L'intérêt des Français pour les informations données par les médias reste fort mais baisse légèrement : En 2011, 69% suivent l'actualité contre 71% en 2010 et 74% en 2009.
Quelque 40% estiment que la qualité des médias s'est détériorée depuis dix ans, contre 35% qui estiment qu'elle est restée la même. Seuls 21% des Français estiment qu'elle s'est améliorée.





chiffres de 2010.

chiffres de 2011.



La radio est toujours le média auquel les Français font le plus confiance (57% en 2011, repliant de 3 points par rapport à 2010), soulignant sa qualité dans la restitution de l'information. La confiance dans la presse écrite recule de 6 points (49% en 2011). Quant à la télévision, elle baisse dans une proportion moindre (baisse de 2 points à 46%). Quelque 35% des Français font confiance à internet, un chiffre stable par rapport à l'an dernier.
 
On souligne une forte contradiction : La radio est le médium jugé le plus digne de confiance par 60 % des personnes, et pour 48 %, c’est l’information télévisée. Or, 80 % des personnes regarde la télévision pour s’informer, et seulement 48 % utilise leur poste de radio ! Une différence de culture accroît même l’écart : 89 % des gens modestes s’informent à la télévision contre 61 % des personnes parmi les cadres. 


chiffres de 2010
  
Pour 63% des personnes sondées, les journalistes ne sont pas indépendants face aux pressions des partis politiques et du pouvoir (-3%par rapport à 2010). De même, 58% des Français sont méfiants à l'égard de la liberté des journalistes face aux pressions de l'argent (-2 par rapport à 2010).


2. Désinformation, Manipulation, Propagande




Quels liens existent-ils entre les médias et le gouvernement ? A-t-il une certaine autorité sur les émissions passées par les médias, sur les thèmes abordés, sur la façon de les aborder ? Où peut se situer la manipulation ? 




Il existe une forte manipulation de l’opinion publique pour l’intérêt personnel ou communautaire et pour la propagation et la diffusion de certaines idéologies, une ampleur croissante de la propagande et de la censure. Le phénomène de la désinformation, qui consiste à présenter des événements dans le but de propager un mouvement d’opinion, est de plus en plus présent. La propagande a profité de l’essor des mass médias au 20ème siècle, perçus par les politiques comme des instruments privilégiés d’influence des comportements. Avant, elle était appelée en France « bourrage de crâne ».
Elle privilégie la manipulation des émotions, au détriment des capacités de raisonnement et de jugement.
Les principaux aspects de la propagande dans une démocratie sont les suivants :
  • influence médiatique : (radio, télévision, presse, publicité, internet, téléphone).
  • confusion volontaire : justification de la vente d'un produit par des principes éthiques, ou inversement, promotion d'une opération humanitaire en usant des techniques de communication des entreprises privées.
  • valorisation sémantique : « solidarité » par exemple.
  • manipulation de l'opinion publique à l'aide de statistiques ou de sondages biaisés.
  • falsification de l'image : retouches vidéo, fausses images.
  • auto-censure des rédactions.
  • informations partiales
  • campagnes de diabolisations
Internet et les nouvelles technologies de communication multiplient de manière exponentielle l'échange d'informations plus ou moins importantes. Si certains considèrent que ces nouveaux moyens permettent de construire des médias alternatifs qui seraient capables de contrer la désinformation institutionnelle, on doit tout de même faire un tri, ce qui peut prendre du temps, puisque pour chaque sujet différentes interprétations sont proposées. Ainsi, Internet véhicule un large éventail de rumeurs, canulars et donne de nouvelles possibilités à différents types de propagande, y compris par des petits groupes politiques.

Un exemple




Michel Collon, un journaliste belge, emploie le terme médiamensonges à ce qu'il dénonce comme une propagande servant à justifier l'entrée en guerre d'un pays aux yeux de son opinion publique. Il publie un article sur son site dans lequel il dénonce la médiatisation partisane des événements libyens, en 5 principaux points :
   1. Humanitaire, mon œil !
   2. Qui a le droit de « changer de régime » ?
   3. Les buts cachés
   4. La « communauté internationale » existe-t-elle ?
   5. Chaque guerre est précédée d’un grand médiamensonge




Sensationnalisme



Pour attirer un plus large public, certains médias n'hésitent pas à publier les informations ou les images les plus spectaculaires. Ils se lancent dans la chasse aux scoops, allant, dans certains cas, jusqu'à les forger de toutes pièces.
On parle de sensationnalisme, qui consiste à dramatiser certains événements par le choix du titre, du vocabulaire, de la photo, c'est-à-dire à faire ressortir certains éléments pour attirer l'attention des spectateurs, des lecteurs. Souvent associé à la télévision, le sensationnalisme est également présent dans les médias écrits et est de fait lié à l'idée même de ce qui fait un événement ou une nouvelle, c'est-à-dire le caractère exceptionnel, prétendu ou réel, d'un fait sur lequel on désire attirer l'attention. Le terme «sensationnalisme» vient du terme «sensationnel», au sens de «qui fait sensation, produit une vive impression».


3. L’influence des médias de masse sur l’opinion publique






L'état d'esprit majoritaire dans une population est appelée opinion publique. L'opinion publique est ainsi constituée par les jugements que portent les citoyens sur les questions d'actualité. D'où deux questions : quelle valeur représente cette opinion ? Comment connaître cette opinion ? 





Les médias et la formation de l'opinion publique.

Informer, c’est choisir : les médias disposent d’une grande autonomie dans le choix des sujets à traiter. Ils accordent souvent la priorité à un événement plutôt qu’à un autre, des sujets importants peuvent rester ignorés du public faute de couverture médiatique(parce qu’ils n’auront pas été mentionnés pendant les nouvelles).
Orienter l’information, c’est parfois manipuler le public (développer telle ou telle information lui donne une importance qu’elle n’a pas forcément).
La valeur du jugement va dépendre du niveau de connaissance dont dispose le citoyen sur un sujet donné. Le rôle des médias devrait donc être de fournir aux citoyens des informations fiables et diversifiées pour que les citoyens puissent formuler un jugement raisonné et argumenté. Dans le cas contraire, en l'absence d'informations, l'opinion sera déterminée par l'émotion, la rumeur, et pourra être facilement manipulée. Les médias influent sur notre façon de penser en présentant les informations selon une orientation qui vise à souvent démontrer quelque chose (on peut faire dire des tas de choses différentes à une même image ou à un même événement). Les journalistes ont donc un pouvoir important.

Mais nous avons vu que les journalistes ne sont pas toujours indépendants; Ils peuvent être, parfois, influencés par l'appât de l'argent, ou bien subir les pressions de l'entreprise qui les emploie ou bien celle de partis politiques.
Les journaux, les chaînes de radio et de télévision, sont le plus souvent devenus la propriété de grands groupes financiers ou industriels. Exemple le groupe Vivendi (ex CGE) Hachette-Lagardère. Les médias sont soumis aux lois du marché et sont dépendants de la publicité pour leur financement. 




 

Connaître l'opinion publique : les sondages.
Politiques, décideurs économiques cherchent à connaître, les goûts, les attentes ou les réactions de la population pour mieux déterminer leurs choix. Pour connaître l'opinion publique, des sondages sont organisés par des organismes privés spécialisés (IFOP, CSA, SOFRES, etc.) Un nombre minimal de personnes (échantillon représentatif) sont sélectionnés dans les différentes catégories de la population. Un questionnaire précis leur est soumis, puis les réponses sont ensuite comptées.
Le débat :
La fiabilité des sondages, malgré la réglementation qui les encadre, est incertaine et elle dépend du nombre de personnes interrogées, du type de questions posées et de la manière dont elles sont posées.
D'autre part la publication des résultats d'un sondage n'a t-il pas un effet en retour sur l'opinion publique elle-même ?


 
On peut affirmer que les médias détiennent une formidable influence sur l’opinion publique, même si elle est dispersée en une pluralité d’organes de presse, de radio, et de TV. Les médias sont donc un acteur essentiel de la régulation politique et sociale.